L'âge de Maxim

vendredi 20 octobre 2006

Coupable

Ces jours si, il y a un drôle de reportage aux nouvelles. Des gens font venir des États-Unis du lait maternel, lait donné par une femme dont on ne connait pas les antécédents médicaux.

Depuis quelques années, l'allaitement est revenu à la mode. La majorité des femmes veulent allaiter, les médecins recommandent fortement l'allaitement et les infirmières dans les hôpitaux font tout en leur pouvoir pour aider les mères à allaiter.

Mais allaiter à quel prix? Des femmes sont prêtes à donner du lait maternel d'une autre femme qui ne connaissent même pas.

Pendant ma grossessse, j'avais fait le choix d'allaiter. Suite aux renseignements pris un peu partout, c'était la meilleure chose que je pouvais donner à mon fils. De plus, je voyais beaucoup d'autres avantages comparativement au biberon. Selon les livres et les vidéos à la télé, allaiter paraissait si facile! Dans un vidéo au cours prénataux, le bébé se rendait de lui même au sein de sa mère et tétait! Wow! Comme c'est facile!

Quand j'ai accouché, tout a basculé. Mon rêve de donner le meilleur de moi-même à mon fils a chaviré. Malgré tous les conseils donnés par les infirmières, soit beaucoup de conseils puisque j'ai rencontré beaucoup d'infirmières, l'allaitement ne fonctionnait pas bien. Non, Maxim ne s'est pas rendu de lui même à mon sein.

Je suis resté 3 jours à l'hôpital, soit une journée de plus seulement pour avoir plus d'aide pour allaiter. Je pleurais. J'étais fatigué et mon conjoint de même puisque je n'étais pas capable seul. De plus, puisque Maxim buvait mal, il en redemandait aux 20 minutes. Je ne récupérais pas de l'accouchement. Je demeurais très fatigué, ne voulant que dormir.

Pendant la troisième nuit, j'ai dû prendre une décision. Mon conjoint a été de l'or. Il disait, et avait raison de dire : c'est ton choix, je ne peux pas t'influencé d'un bord comme de l'autre. Les infirmières me disaient toutes de persévérer, que ça l'irait mieux dans quelques jours. Mais quand on est rendu à donner du lait maternel par une seringue parce que le bébé ne tète pas comme il faut...

Alors pendant la nuit, j'ai pleuré et pleuré. Je ne pouvais pas abandonné mon rêve. Je voulais tellement que Maxim ait le meilleur pour partir dans la vie.

Mais, j'ai dû abandonner. Au milieu de la nuit, en présence d'une jeune infirmière très compréhensive, j'ai pris la décision la plus dure de ma vie, j'ai cessé d'allaiter et Maxim a bu du lait commercial au biberon pour la première fois.

J'ai pleuré et pleuré. Mon coeur avait tellement mal. J'avais tous essayés. Je me sentais coupable. Coupable de ne pas être capable d'allaiter mon bébé. Je me sentais comme si j'étais une mauvaise mère. Pourtant, à ce moment, Maxim a commencé à être éveillé comme jamais et à boire comme il faut. Il a repris du poids.

J'ai pleuré et pleuré. Mais pourquoi? La société prone tellement l'allaitement qu'elle rend coupable les mères qui n'en sont pas capables. Mon système se fatiguant très vite n'aurait jamais été capable de tenir le rythme. Je ne serais jamais sorti cette été comme je l'ai fait, car j'aurai profité de chaque moment pour dormir.

Mon conjoint a pu également plus participer. Il peut lui aussi faire boire Maxim, soit avoir un moment privilégié avec lui.

Mais pourquoi la société envoie t'elle le message que j'ai reçu? Pourquoi ne parle-t'il que de l'allaitement? Mon fils n'a jamais été aussi en forme, et pourtant ce n'est pas mon lait qu'il boit. Il m'arrive encore d'en pleurer, mais je sais que cette nuit là, j'ai pris la meilleure décision. Toute ma famille et mon conjoint ont accepté ma décision, et ils m'ont même félicités.

J'aimerais donc que la société envoie d'autres messages. Que les autres mères qui comme moi n'ont pas pu allaiter leur petit ne se sentent pas aussi coupables.

On n'est pas des mauvaises mères.

2 commentaires:

Miss Ryvie a dit...

C'est bien certain que vous n'êtes pas de mauvaises mères!!!!

Si c'est le choix de la mère et que tout fonctionne bien, alors tant mieux. Mais si allaiter devient un fléau pour la maman déjà fatiguée et pour le poupon plus qu'affamé, pourquoi se mettre autant de pression?

Tu as pris la bonne décision et qui dit que tout n'ira pas mieux pour le petit frère ou la petite soeur?

Julie a dit...

On est 2 enfants dans la famille. L'un a été allaité et l'autre pas. Je suis le bébé non-allaité et je suis top shape. Alors ne t'en fais pas, tu ne me semble vraiment pas une mauvaise mère. C'est une mode tout ça et puis ça peut être une bonne économie d'allaiter oui mais tu y perds en liberté c'est évident. Ton point concernant l'implication du père est intéressant aussi: il l'est bien plus ainsi que si tu allaitais et puis... il peut l'être sans que tu n'aies besoin de ... te "traire" si on peut dire ça comme ça.

Lâche pas! Ce qui fait une bonne mère ne passe par là je trouve. C'est ben plus une question d'amour et de contact avec ton bébé.