Vie fragile

Il y a environ 3 ans, ma marraine a eu 3 anévrismes au cerveau. Je me souviens encore de ce soir où ma mère m'a appelé sur l'heure du souper pour m'annoncer la triste nouvelle. À cette heure, on ne savait pas encore si elle resterait en vie et si oui, après l'opération, dans quel état elle serait. Je me souviens avoir versé toutes les larmes de mon corps. Ma marraine, ma tante préférée. Ma tante si enjouée et toujours de bonne humeur. La rassembleuse de la famille.

Aujourd'hui, elle va bien (le terme est relatif, mais elle va bien), quoique plus au ralentit dans ses paroles et ses gestes. Je suis heureuse que ses enfants aient dis "oui" à l'opération car c'est à eux que revenait la dur décision. Dire qu'ils ont passés à un cheveux de dire non. J'espère n'avoir jamais un choix aussi difficile à faire dans ma vie. Comment peut-on prendre un choix sur la vie de quelqu'un.

Ce soir, j'étais fière d'être à ses côtés. Si vous auriez le vu le sourire qu'elle faisait en regardant Maxim et lorsque je lui parlais. Elle a quitté sa place où elle était assise à mon arrivée pour me suivre. J'étais heureuse de l'entendre fredonner les chansons country en même temps que l'artiste sur la scène.

Plusieurs personnes qui ont eu des anévrismes au cerveau en meurt. Ma tante est forte, malgré sa petite taille.

Ce qui me fait le plus de peine, c'est d'apprendre qu'elle passe de plus en plus de temps seule chez elle. Ces enfants vont faire des tours de 5 minutes et la famille commence à la délaisser. Elle qui était le centre de cette famille. Depuis, c'est rare qu'on les voit mes autres oncles également.

J'imagine que c'est ça lorsque le pillier tombe. Pourtant, c'est maintenant qu'elle a besoin du monde. Car je sais bien, elle ne vivra jusqu'à cent ans. La santé est maintenant très fragile. Chaque année de plus est un miracle. J'espère juste que mon fils aura le temps de la connaître comme il faut. Ma marraine, comme ma soeur sera la sienne.