Ma vie

Cher Maxim,
Laisse-moi te raconter l'épisode le plus dur de ma vie. Samedi, tu joueais, tu étais en pleine forme. Dimanche, après le déjeuner, tu as commencé à être plus grincheux, tu toussais énormément également, une toux sèche. Tu as donc été dormir un peu. Au lever, tu n'avais guère meilleure mine. Mamie est donc venu nous rejoindre. Tu étais amorphe, le petit ventre gonflant étrangement. À l'arrivée de papa, tu as été malade. On s'est donc dit que les sécrétions venaient enfin de sortir. Papa a alors été te recoucher. Puis, à ton réveil, papa a décidé d'aller à l'hôpital avec toi. On voyait bien que quelque chose n'allait pas, mais à ce point???

Je suis resté à la maison, papa me demandant de rester afin de pouvoir le relayer au besoin. Le téléphone à la main, j'attendais. Pépé est également venu à la maison histoire de changer les idées de maman. J'étais si inquiète. Puis papa a appelé, me demandant de ne pas me rendre à l'hôpital tout de suite, qu'il me rappelerait quand ce serait le temps, que tu étais aux soins intensifs. Fin de la communication. Je me suis écroulé par terre. Mon Fils aux soins intensifs? Qu'est-ce qui se passe??? Qu'avais-tu??? Pépé est immédiatement aller chercher mamie pour me tenir compagnie et m'encourager. Plus tard, papa a rappelé, je pouvais enfin me rendre à l'hôpital.

Arrivée à l'hôpital, papa m'attendait dehors pour me parler avant que je puisses te voir. Il voulait m'expliquer la situation. L'horreur... La scène la plus difficile que j'ai vu. Mon fils, ma vie, branché de partout, luttant pour sa vie. Pendant ton transport à l'hôpital avec papa, ton état s'était détérioré, à ton arrivée, tu étais blanc comme les murs et tes lèvres devenaient bleus. Tu commençais à manquer d'air. J'ai pleuré et pleuré, mon Fils! Lorsque tu ouvrais les yeux, je te faisais des signes. Maman et papa sont là. Ayant plus 5 personnes s'affairant autour de toi, tu faisais une crise d'asthme sévère et une pneumonie. Le docteur essayait une nouvelle technique avec le ventolin, était en attente d'une autre pratiquement jamais utilisée.

Papa m'ayant averti, le médecin m'a expliqué le plan. Dépendant des résultats des prises de sang, si tout allait bien, les traitements d'urgence allaient continuer, sinon, on t'endormirait et te transferrai d'urgence à Québec où tu serai intubé. Je pleurais, pleurais, mon Fils!

Finalement, nos prières ont été écoutées. Le vent a changé de direction. Tu as eu de meilleurs résultats à tous les tests et l'hôpital pouvait te garder. À minuit, ton état s'est stabilisé. On a donc pu quitter les soins intensifs pour la pédiatrie où tu as reçu le traitement VIP, un lit devant le poste des infirmières, une infirmière privée assise de façon permanente à côté de toi, une inhalothérapeute et moi pleurant sur une chaise. Tu avais un masque te donnant du ventolin et de l'oxygène. Je fixais les chiffres sur l'écran, ta saturation et ton coeur. Tu reprenais des couleurs. Tu te battais. Tu n'appréciais pas le masque, tu voulais l'enlever, mais pour ton bien, on a dû se battre pour que tu le conserves.

Le lendemain, papa est revenu pour relayer maman. Il y avait toujours quelqu'un avec toi, maman ou papa. Tu es resté 3 nuits, 4 jours à l'hôpital. Les 2 premières nuits collectés de partout, puis ton état s'est mis à s'améliorer à une vitesse folle. Ils ont pu décollectés les fils donnant tes signes vitaux, enlever ton masque d'oxygène et ventolin pour te donner des pompes, enlever le fils donnant ta saturation et finalement enlever ton soluté pour pouvoir te donner les médicaments sous forme de sirop. Quand on dit qu'un enfant récupère vite.

Nous avons pu retourner à la maison aujourd'hui, ce midi même, tous les trois.

J'ai eu si peur. Peur de te perdre. Quand papa m'a dit plus tard qu'à un moment, l'étudiante-médecin pleurait également, je me suis rendu compte à quel point on a passer proche. Tu es ma vie, sans toi, je ne pourrai survivre. Je t'aime. Je t'aime si fort. Si tu savais le nombre de personnes qui ont eu pensées à toi. On t'aime, ne l'oublie jamais. Tu ne sera jamais seul. On sera toujours prêts à se battre pour toi.

Pour finir, je tiens à remercier médecins et infirmière du CHRTR pour tous les bons soins donnés. Vous m'avez redonné ce que j'ai le plus précieux dans ma vie. Vous avez redonné la santé à mon fils. Merci pour tout.